Avant de vous raconter mon aventure, je voudrais préciser un
point important.
Il est vrai qu’à beaucoup d’endroits en Asie et particulièrement
en Thaïlande, les éléphants sont maltraités.
Ceux que nous avons montés étaient visiblement tout ce
qu’il y a de plus heureux. Ils vivaient en liberté dans la jungle toute la nuit
et le jour, ils étaient vraiment content de venir jouer avec nous. Il y avait très peu de touriste où nous nous sommes rendus. Les chaines que
vous voyez, sont en quelque sorte les ‘’laisses’’ des éléphants pour que les
mahouts puissent les diriger (on parle tout de même d’un animal de plusieurs
milliers de kilos!)
Donc…
Comme l’a dit précédemment Antoine, j’ai découvert pendant
ce voyage que monter un éléphant n’était pas si simple que ça en a l’air.
Et aussi que j’avais ( très) peu d’habileté pour le faire.
Nul n’est parfaite ;-)
Déjà, au premier jour, quand je suis montée sur le petit
bébé (de 2 tonnes), je me suis dis : Ouais, bin ça va pas être qu’une
simple partie de plaisir ce safari là!
On peut voir sur ces photos, ma façon assez peu traditionnelle de monter un éléphant.
Qu’à cela ne tienne! Si les autres sont capables, je le suis
aussi! (quels autres?? Les Mahouts? (c’est leur job!) Antoine?(il n’a peur de
RIEN! Sauf de perdre ses lunettes!) Rétrospectivement, je me rends compte que
mon jugement était faussé!)
Donc avec cette phrase (très très très naïve?!) en
tête : Si les autres sont capables, je le suis aussi! Je me suis
dit : tu es ici pour vivre tout ce qui s’offre à toi de bon et de beau
Isa! T’es capable!!
C’est vrai, mais j’avais oublié que je dois toujours
composer avec ce genre de petit nuage qui me largue invariablement des gouttes
de moments qui n’arrivent toujours qu’à moi!)
Donc le premier soir (nous avions fait ce qu’on peut appeler
une petite balade d’environ 30 minutes, histoire de faire connaissance avec nos
gros amis), je dis à Antoine et à Nick :
Moi : (visage inquiet) c’est pas facile montrer sur un
éléphant hein…
Eux : C’est parce que tu étais sur le bébé, sur la
grosse c’est beaucoup plus facile
Effectivement quand moi j’avais toutes les difficultés du
monde à juste me tenir sur l’éléphant, Antoine avait déjà l’allure du roi de la
jungle! ( voir photos plus haut)
Donc c’était décidé, le lendemain matin : je
chevaucherais la grosse! (j’ai chercher un autre verbe que chevaucher mais pour
monter un éléphant, il semble que ce terme soit aussi approprié)
Donc, j’étais un peu nerveuse mais je me contenais. Le petit
éléphant était arrivé et nous attentions la maman, qui s’était un peu poussée
dans la jungle pendant la nuit. On avait beaucoup de plaisir à jouer avec le petit bébé.
Quand toute la gang fut rassemblée, nous
montâmes sur nos gros amis et bye bye : on quitte pour la journée!
C’est vrai que c’était plus simple de garder mon équilibre
sur la grosse, mais c’était aussi 2 fois plus haut.
Le tout se déroulait tout de même à la perfection. Nous
avancions doucement dans le sentier pour aller emprunter la ‘’trail’’ dans la
jungle et monter la montagne.
J’étais sur So Mai devant
et Antoine était sur Tjohnny derrière moi. Les mahouts et les guides
marchaient près de nous.
J’ai pour mot d’ordre dans ma vie de nommer mes peurs, comme
ça, elles sont rapidement et souvent diminuées de moitié.
Je dis
donc: They don’t run hein??
Nick :
No noooooooo, don’t worry! Elephants never run! They goes slowly like this all
the day!
Me voilà, telle Simba au féminin, la reine de la jungle, tout à fait rassurée et
en sécurité.
3 secondes plus tard : les éléphants se sont mis à courir.
Cela s’est passé tellement rapidement que ça va vous prendre plus de temps le
lire que moi de le vivre.
Donc ils se sont mis à courir et je me suis dit : bin
voyons! C’t’une joke??Les mahouts vont les arrêter!
Mais non!
Et croyez-moi sur parole(ou faites-en vous-même l’expérience
si vous y tenez)
ÇA COURT VITE UN ÉLÉPHANT!
Pas de selle, pas de banc, et pas d’habileté, je me suis
retrouvée assez vite démunie dans cette situation.
Pour en rajouter, les guides se sont mis à crier :
Snake snake snake! ( serpent, serpent, serpent!)
Donc la grosse éléphante courrait et subitement, elle a
arrêté pour se lever sur ses pattes de derrière (Wooo la malade!!!) et tout de
suite, refaire le même exercice mais par devant. Ce qui a eu pour effet de me
propulser par-dessus elle dans la jungle!
Tombée par terre, sur le moment, je me suis juste dit :
je suis par terre et y’a des ostis d’éléphants qui courent! (et potentiellement
des serpents qui serpentent , mais ça j’y ai pensé après!) J’ai juste vu la
grosse So Mai passer par-dessus moi et me kicker l’épaule droite avec sa patte
de derrière ( on parle quand même d'une patte d’éléphant qui est en elle seule; pas mal plus grosse que moi!), mais vraiment délicatement, comme si elle savait qu’elle m’aurait
tuée autrement. Et là, j’aurais pu inventer le terme ‘’se garocher’’ si il
n’avait pas déjà été inventé, je me suis garoché en pleine face dans la jungle
avec une seule pensée : y’a un autre éléphant qui s’en vient!
Bon. On va prendre un break dans mon histoire. C’est
essoufflant hein!
À la réflexion, je me demande : est-ce que j’aurais eu
de meilleurs réflexes avec des ours bruns et des carcajous? Fille occidentale,
nord-américaine, c’est clair que je ne dois rien avoir dans mon ADN qui me
donne des réflexes : éléphants + serpents + jungle
Bon, revenons à nos gros moutons.
Le calme est revenu, je suis dans la jungle, Nick court vers
moi et me prend dans ses bras, je suis un peu paniquée et j’entends :
Isaaaaa, j’ai perdu mes lunettes (lire plus haut sur les peurs d’Antoine)
Merde! Mon chum a perdu ses lunettes dans la jungle! Sans
lunettes, il ne voit rien de rien!
En quelques instants, Ick a retrouvé ses lunettes!
L’éléphant à Antoine s’était aussi mis à courir mais il
avait décidé de prendre le coté jardin en descendant la falaise dans la jungle.
Antoine a impressionné tout le monde en réussissant à rester assis dessus.
Bravo!
J’étais indemne, rien de cassé, quelques égratignures, mais
sans plus, c’était un miracle.
Ick et Nick nous expliquent : les éléphants ont vu un ou
des serpents, ils sont terrorisés par les serpents.
Ha ouais…et il y en a beaucoup des serpents ici? (question
idiote, on est en pleine jungle thaïlandaise à 7 heures de toute autre
civilisation)
Oui, ça arrive.
Bon, que faire?
Virer de bord? Hors de question.
Virer de bord? Hors de question.
Antoine me propose d’embarquer sur le petit. Je gère un
dilemme : si je marche, je risque les serpents. Si j’embarque sur
l’éléphant je risque qu’eux aient peur des serpents.
Je choisis le petit éléphant.
Je tremble un peu mais j’arrive à me contrôler. Au bout de
15 minutes, nous descendons une côte et tout doucement, je me mets à glisser et
glisser et pouff, je retombe en bas de l’éléphant.
À ce moment, je me suis dis : du trekking aussi c’est
agréable.
Je repars donc à pied avec les guides ( et les serpents potentiels) et Antoine sur So Main
pour nous diriger tranquillement vers la petite rivière où nous nous sommes
baignés et avons dîné. Je n'ai pas peur. Je me dis qu'il doit bien exister une loi statistique qui me protège contre 2 projets mortels dans une même jungle dans la même journée.
Moments magiques!
Antoine me dit pendant le dîner : aimerais-tu ça embarquer avec moi après midi? Tu pourrais te tenir après moi…
Je juge que mon hésitation était justifiée, mais j’ai tout
de même accepté et tout s’est très bien passé. Nous avons passé un bel après-midi
enlacés sur So Main, sans serpents et sans course d’éléphants, que du bonheur!
Si j’avais dis non, il me manquerait un très beau souvenir dans mon cœur aujourd’hui.
Je considère que j’ai été très tenace dans cet épisode!
Certains pourraient dire : quelle idée d’aller risquer
sa vie avec des éléphants?
Moi je dis : on risque nos vies tous les jours: en prenant notre voiture pour aller travailler sur les routes, en vivant dans des villes archi polluées, en traversant simplement la rue, et dans monas, juste en descendant des marches, alors aussi bien le faire parfois dans un
contexte plus que merveilleux.
Isa xx :-)















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