Je commence à me faire à la vie mexicaine. C'est pas si différent ici, mais un peu quand même. Le temps prend de la saveur et perd de l’éphémère et de l'urgence quand on n'en manque pas et qu'on en est conscients . Et ici, du temps, on en a. On se sent riche de temps. Ça c'est quelque chose de merveilleux et de déstabilisant. Que faire avec tout ce temps? Vous pourriez me dire que tout le monde a le même temps. En effet, on a tous 24 heures à la fois. Mais ça, on l'oublie dans le quotidien de train-train quand notre temps est remplis d'avance. Et en plus le temps c'est relatif. Tout comme la façon dont on l'utilise. Alors ici, comme on n'a pas le soucis du boulot, ni de l'école, ni du ménage, ni des rendez-vous, ni du téléphone qui sonne, ni de se demander si il va faire beau-il fait toujours beau, ni de rien en fait. Tout notre temps est disponible à nos seuls plaisirs et bonheurs. Pis là on s'entend. Les villes nommées Plaisir et...
J’ai entendu dire qu’il existe un oiseau sans pattes qui ne peut que voler et voler, et dormir dans le vent quand il est fatigué. Ce genre d’oiseau n’atterrit qu’une seule fois dans sa vie… c’est quand il meurt. – Wong Kar Wai, Days of Being Wild